lundi 12 novembre 2012

Ma mission commando au Dour Festival 2012 (24 ème édition)


Voilà, nous y sommes, j’ai tout préparé, tout est dans la voiture : la tente, le sac de randonnée, les réserves de nourriture, le kway, les bottes… J’ai tout, je peux prendre la route destination DOUR. Juste avant, je vérifie une dernière fois la météo, un petit sourire me monte aux lèvres, la chaine météo annonce du soleil ! Allez, dans un moment d’espoir, je prend mon maillot de bain (quand on connaît la fin, vous avez le droit de sourire) ! Soyons fou, c’est le mois de juillet, prenons des fringues d’été ! Je monte enfin dans ma voiture et je branche la musique. Une heure de voiture et Selah Sue pour m’accompagner. Arrivée sur place, le soleil est là, nous nous installons, prenons nos badges et à nous, les 4 jours de festival ! C’est le début, la motivation est là, tout le monde est content d’être là ! Jusqu’ici tout va bien… Installation, visite du site, rencontre avec les autres bénévoles… Nous sommes à J-1 du festival et tout semble aller pour le mieux, les gens sont motivés pour passer 4 jours de festival au top !


Crédit photo : Manon Vadelorge


Notre mission pour les 4 jours : se lever à 5h30 pour ramasser les déchets sur la plaine de Dour. Autant vous dire qu’à cette heure-ci, il en faut du courage, on va avoir l’impression de travailler dans un no man’s land dévasté par des festivaliers en folie (ou autre… mais on a pas envie de savoir !). Au début, je ne m’inquiète pas trop, l'ambiance est là au sein du groupe, quelques rayons de soleil... Pourquoi ce bénévolat devrait-il être difficile?


Le jeudi matin, tranquillement, on s’accorde une grasse matinée avant de découvrir les premiers sons du festival. Le soleil est toujours là ( !!!), je sors le short et les lunettes, direction la scène de la maison dans la prairie pour voir le groupe français La Femme. Mauvaise impression pour ce premier concert du cru Dour 2012 : la sono est super mal réglée, on n’entend pas les voix et mes tympans sont à la limite de saigner. Dommage, ces jeunes sudistes avaient l’air doués et dynamiques. Mais allez la bonne humeur est toujours là ! Heureusement, juste après, grosse surprise, je me faufile dans la fosse de la scène Club Circuit Marquee pour découvrir un super groupe : Merdan Taplak !  Ce DJ belge met l’ambiance avec un style particulier qui nous fait tous bouger sous le chapiteau ! Après ce bon moment, je sors et là, que vois-je, à ma grande déception : le soleil n’est plus là ! Nous sommes en début de soirée et la pluie s’invite à Dour... Je pars chercher kway et bottes mais je garde espoir, je prie très fort pour que la pluie ne soit que notre amie pour un soir. Je me balade et regarde un peu certains shows de loin en attendant 21 heures pour voir la prestation de Selah Sue. Malheureusement pour moi, Selah Sue passe sur la grande scène donc pas de chapiteau et avec la pluie il va falloir que je m’arme de courage ! Mais je me lance et pars dans la fosse pour avoir une place assez sympa. La première moitié du concert me plait vraiment, on est mouillés mais on danse, l’ambiance est là mais plus tard la pluie aura raison de moi. Je passe la fin du concert en étant frigorifiée ce qui gache ce moment pourtant bien parti. Pour mon prochain concert, c’est la même histoire, je vais devoir rester sous la pluie… AU SECOURS ! Des concerts sous la pluie et demain je me lève à 5H30. Je suis ici depuis 24h et mon moral n’est plus vraiment là. Pour ne pas être dégoutée au bout d’un jour, je décide donc de regarder le show de Franz Ferdinand depuis le bar pour être au moins assise même si je ne suis pas protégée de la pluie. Deuxième grosse déception de la soirée, je subis la pluie pour voir un concert mauvais. Franz Ferdinand, tête d’affiche de ce festival, ne m’a pas emporté…

The Black Box Revelation (Belgique) @ Last Arena
Crédit Photo : Manon Vadelorge



Jour 2 : Vendredi matin. Chaos général sur la planète dourienne.

5H30 le réveil sonne, j'entends encore la pluie qui tombe sur ma tente. Quelle rude épreuve de sortir de ma tente pour aller rejoindre joyeusement la plaine ! Nous arrivons à 6h sur place et là, commence l'attente d'une heure pour recevoir notre matériel de travail. A ce moment-là, je suis heureuse d'être à Dour et je me dis que l'organisation de ce festival est vraiment merveilleuse. Pour me réconforter, je pense à l'après-midi de concerts qui m'attends. Bien sûr, je n'avais pas encore vu l'état de la plaine, c'est sûrement pour cela que je n'étais pas encore démotivée. Il m'a suffit de faire 100 mètres sur la plaine pour comprendre que j'allais me sentir très très seule. Nous y voilà, il est 7h du matin et nous sommes 60 personnes à traverser cette plaine qui ne ressemble plus qu'à un champ de bataille avec tous les cadavres de bières laissés par les festivaliers.  Cette matinée va paraître très longue... Après trois heures sur cette plaine, j'ai mes doigts congelés, je tremble, j'ai de la boue des pieds jusqu'à la tête... En somme, à ce stade je n'en peux plus. Je veux une douche, je veux même abandonner. Je rejoins la sortie de la plaine et là, rebelote, l'attente interminable recommence. 1 heure après, je suis enfin dans ma tente, sous mon sac de couchage pour me réchauffer un minimum. La pluie ne s'arrête pas, je n'arrive pas à y croire. Mais allez, mon âme d'aventurière reprend le dessus, je décide de remettre ma plus belle tenue pour rejoindre les cabines de douche. Lorsque j'arrive devant la cabine, je me prépare psychologiquement à la traditionnelle douche glacée de festival. A ma grande surprise et pour mon plus grand bonheur, les premières gouttes d'eau sont chaudes et elles le restent jusqu'au bout ! Quel moment de victoire ! Nous en sommes au jour 2 du festival et ce moment est peut être le meilleur de la journée et du festival ! Après ce grand moment, destination la plaine pour une nouvelle après-midi/soirée de concert. Superbes shows en cette nouvelle journée : The Inspector Cluzo & The FB'S Horns, 1995, Kanka et Sebastien Tellier restent de très bons souvenirs. N'oublions pas que la pluie nous accompagne encore et toujours jusqu'au bout de la nuit...

1995 (France) @ Last Arena
Crédit Photo : Manon Vadelorge


Jour 3 : Motivation des troupes.

En ce samedi matin, les bénévoles ne sont pas au plus haut de leurs formes. Tous sont traumatisés par cette première matinée assez rude mais pourtant tout le monde se réveille pour aller braver la pluie et la boue ! Bottes aux pieds, kway bouclé, c'est reparti. Ce jour-là, le travail va beaucoup plus vite, les chefs se sont organisés et ce nettoyage parait beaucoup moins atroce que la veille. Pourtant, je vous rassure, toujours autant de boue et de cadavres de bières par terre(par boue?). J'admire l'équipe que nous sommes ! Nous sommes les aventuriers de l'ombre de Dour 2012.
Après ce dur labeur, je profite de l'instant douche chaude encore une fois ! Finalement, ça restera sûrement dans le top des bons moments du festival ! De plus, ce jour là, en milieu de journée, la pluie nous a quitté pour nous offrir un peu de soleil. Quel moment de consécration ! La fin d'après-midi est vraiment agréable, on marche toujours dans la boue mais le soleil est là pour nous réchauffer le coeur. Je ressors mes lunettes de soleil qui n'avaient pas été très utiles jusqu'à maintenant. Je profite encore une fois de très bons shows (bonnes découvertes) : Les Fils de Teuhpu, Nada Surf, Stuck in the sound et Parov Stelar. Après toutes ces jolies émotions, je rejoins mes contrées pour essayer de dormir un minimum...

Bienvenue à Dour plage !
Crédit Photo : Manon Vadelorge
Keep smiling !
Crédit Photo : Manon Vadelorge



Jour 4 : The Last Day or The End of The World ?


Tic Tac, Tic Tac, drrrrriiiiinnnnggg : Dernier réveil douloureux de la semaine ! Malheureusement, sans surprise, la pluie est revenue. Cela ne nous déprime pas, c'est le dernier jour, on peut bien jouer le jeu une dernière fois pour ensuite profiter tranquillement des derniers shows du cru 2012. "Mais" (oui il faut bien qu'il y ait un "mais" sinon mon histoire n'est pas drôle !) Je disais donc : MAIS aujourd'hui la pluie a décidé de s'acharner contre nous ! Au fur et à mesure des minutes qui s'écoulent sur la plaine, la pluie est de plus en plus forte, on a le sentiment d'être sous une douche géante mise en mode turbo. On se réfugie sous la scène Cannibal Stage. A ce moment-là, on peut voir deux types de profil : premièrement, l'aventurier qui ne lâche rien, qui continue son boulot même sous le chapiteau et deuxièmement, le démotivé qui est arrivé à bout, qui s'affale et se plaint. Le démotivé râle, il est en colère contre les organisateurs. Alors certes, les régisseurs ne pensent pas vraiment à notre petite santé fragile mais en même temps, est-ce qu'ils ont vraiment le temps et le devoir de penser à ça ? Si on est là en ce dimanche matin d'un mois de juillet sombre, c'est nous qui l'avons choisi ! J'essaye de ne pas me décourager et je me répète en boucle "c'est le dernier jour comme ça!". Apparemment, mes collègues ne sont pas tous dans cet état d'esprit. En moins de trente minutes, les trois quarts des bénévoles ont déserté la plaine... Finalement, ma persévérance ne servira pas à grand chose car les chefs décideront de nous libérer. Pour ce dernier jour, je ne suis plus du tout motivée pour les concerts. Après le travail, toute l'équipe veut partir. A partir de 15h,  les trois quarts des bénévoles ont tout rangé et sont prêts à rentrer chez eux. Même si, à ce moment-là, je rêve de mon confort dans ma petite maison, je pense à tout le boulot que j'ai fourni gratuitement et cela me donne envie de profiter jusqu'au bout du festival. Alors oui, cette dernière journée sera froide, pluvieuse et fatiguante mais un peu de rock'n'roll attitude ne fait pas de mal ! Je ne vais pas être déçue, ma dernière journée me fait découvrir plein de groupes (Baxter Dury, The Subways, The Rapture, Disiz, C2C) qui me donnent envie de danser jusqu'au bout de la nuit. Je pars me coucher avec un air satisfait même si je finis quand même ces quatre jours sur les rotules. De plus, demain matin, il va falloir finir notre boulot même si tous les gentils festivaliers ne seront plus là.


Lundi ou la fin de l'enfer pluvieux : Lundi matin, il n'y a toujours pas de miracle à Dour, la pluie est toujours là et l'équipe est donc considérement réduite... Les derniers survivants se lèvent pour braver une dernière fois ce no man's land. Mais 1 heure après le réveil, grand moment de bonheur : le chef nous annonce qu'ils ne vont pas nous faire travailler car de toute façon, la plaine de Dour est devenue un terrain miné complètement impraticable. Ce festival boueux et catastrophique finit donc sur une dernière touche un peu plus relax ce qui n'est pas plus mal. Enfin, après 6 jours de boue, de froid, de pluie, de déchets... On peut remballer nos affaires pour retrouver notre confort !


Bilan du Dour Festival : Malgré de nombreuses difficultés, pour ma première expérience dourienne, je garde de bons souvenirs, de bonnes découvertes musicales et de très belles rencontres. Même si le cru 2012 n'était pas le meilleur, Dour Festival me semble être un bon festival dans l'ensemble : Premier point, il n'est pas très cher (100 euros pour les 4 jours), ce qui ,comparé à des festivals parisiens, reste très abordable et deuxième point, il offre une des affiches les plus hétéroclites que j'ai pu voir jusqu'à présent. Pour moi, je trouve que Dour est donc un des festivals avec le meilleur rapport qualité prix et il a surtout des festivaliers en or car après 4 jours dans la boue, ils avaient tous encore le sourire ! Le Dour Festival est donc un festival à vivre (sous le soleil pour être parfait) car il a vraiment son univers et son style à lui ! D'ailleurs, comme le dit le slogan de la fin de la 24ème édition "Dour, c'est l'Amour !".

Apprenez ce cri si vous comptez faire le cru 2013 !
Crédit Photo : Manon Vadelorge

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